Donald Trump le jure: s'il est élu à la Maison-Blanche, il bâtira son fameux mur le long de la frontière sud en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Mais il ne donnera pas suite à sa promesse de mettre sur pied une force spéciale pour expulser manu militari les 11 millions d'émigrés clandestins. Il poursuivra plutôt la politique de Barack Obama d'expulser les clandestins criminels et «suivra la procédure» pour ce qui concerne les autres.

C'est du moins ce que le candidat républicain à la présidence a laissé entendre hier soir lors d'une interview accordée à Bill O'Reilly (voir la vidéo qui coiffe ce billet). «Ce que les gens ne savent pas, c'est qu'Obama a expulsé un grand nombre de personnes, a déclaré Trump. Un grand nombre de personnes ont été expulsées en vertu des lois existantes. Eh bien, je ferais la même chose.»

Lors de la même interview, Trump a rejeté l'idée de placer les clandestins non violents dans des centres de détention et nié avoir parlé favorablement de l'opération «Wetbacks» créée par le président Dwight Eisenhower et qui a mené à l'expulsion de centaines de milliers de clandestins originaires du Mexique dans les années 1950.

«Je ne suis pas d'accord avec ça. Je ne parle pas de centres de détention. J'ai des relations très bonnes avec plusieurs personnes, plusieurs personnes hispaniques», a dit celui qui a lancé sa campagne en traitant les Mexicains qui entrent aux États-Unis illégalement de criminels, de trafiquants de drogue et de «violeurs».

La volte-face de Trump sur la question de l'expulsion des clandestins fait partie de sa tentative d'amadouer les minorités après les avoir largement ignorés ou insultés. Samedi, le candidat républicain a rencontré des leaders hispaniques à New York. Il devait prononcer un discours important sur l'immigration jeudi au Colorado mais l'activité a été annulée.