Récapitulons. Donald Trump a qualifié les Mexicains qui entrent aux États-Unis illégalement de criminels, de trafiquants de drogue et de «violeurs». Il a promis non seulement de construire un mur le long de la frontière sud mais également d'envoyer la facture au Mexique. Et il menace de déchirer l'ALENA.

Enrique Peña Nieto, de son côté, a comparé les discours de Trump à ceux d'Hitler et de Mussolini et juré qu'«en aucun cas» son pays ne paiera pour la construction du mur à la frontière avec les États-Unis. Il a néanmoins invité vendredi dernier les deux principaux candidats à la Maison-Blanche à le rencontrer à Mexico.

Et Trump a été le premier à répondre à cette invitation, qui donnera lieu aujourd'hui à une rencontre privée entre le candidat républicain et le président mexicain. Décidément, la campagne présidentielle américaine n'est pas avare de surprises.

Trump se rendra à Mexico entre une activité de levée de fonds en Californie et un discours en Arizona où il doit préciser sa politique en matière d'immigration, devenue confuse à l'extrême. Sa rencontre avec Peña Nieto pourrait lui fournir l'occasion de projeter une image présidentielle et de démontrer ses talents de négociateur.

Qu'en tirera Peña Nieto, profondément impopulaire au Mexique ces temps-ci? Mystère et boule de gomme.

En attendant, l'équipe de Clinton minimise l'importance de la rencontre entre les deux hommes. «Ce qui importe au bout du compte est ce que Donald Trump dira aux électeurs d'Arizona, pas du Mexique, et s'il demeure déterminé à la séparation de familles et à l'expulsion de millions (de clandestins)», a déclaré Jennifer Palmieri, conseillère de Clinton.