Saurions-nous aujourd'hui qu'Hillary Clinton a reçu vendredi un diagnostic de pneumonie si une vidéo ne nous l'avait pas montrée hier dans un état chancelant après son départ abrupte de la cérémonie en hommage aux victimes des attentats du 11-Septembre à New York? Peut-être pas.

Cette pneumonie représente un problème en soi pour une personne âgée de 68 ans, comme l'explique le New York Times dans cet article. Clinton a déjà dû annuler un voyage de deux jours en Californie, où elle devait participer, aujourd'hui et demain, à des activités de collecte de fonds et prononcer un discours important sur l'économie. On ne sait pas encore si elle se déplacera mercredi, comme prévu, à Las Vegas. Dans la journée où elle a reçu son diagnostic, Clinton ne s'est cependant pas ménagée, donnant une conférence de presse, pilotant une rencontre de deux heures sur la sécurité nationale et participant en soirée à une activité de collecte de fonds.

Mais l'incident de dimanche ramène aussi un problème récurrent chez Clinton, celui de la transparence, qui touche également les questions sur sa santé. Comme le rappelle le Washington Post dans cet article, la candidate démocrate à la présidence a toujours mis un certain temps avant de fournir de l'information sur ses ennuis de santé, y compris une commotion cérébrale subie fin 2012 après un évanouissement attribué à la déshydratation.

Près de quatre ans plus tard, Clinton n'a pas encore publié un bilan détaillé de son état de santé, contrairement à plusieurs candidats présidentiels par le passé, dont John McCain, qui avait publié en 2008 un dossier de plus de 1 000 pages remontant plusieurs années en arrière.

Clinton a cependant donné plus d'informations sur sa santé que Donald Trump, son rival âgé de 70 ans, dont le docteur a mis cinq minutes pour composer une lettre courte et dithyrambique sur sa forme physique, alors qu'il se trouvait dans une limousine.

Il faut donc s'attendre au cours des prochains jours à ce que les médias exercent des pressions plus fortes auprès des deux principaux candidats présidentiels pour qu'ils fassent preuve de toute la transparence nécessaire sur cette question cruciale.