Barack Obama est-il né aux États-Unis? La question a été posée de nouveau hier par un journaliste du Washington Post à Donald Trump, qui a répliqué qu'il n'était pas prêt à répondre à cette question «maintenant».

Quand le journaliste lui a rappelé que sa directrice de campagne, Kellyanne Conway, avait déclaré qu'il croyait maintenant que le président avait vu le jour aux États-Unis, le candidat républicain à la présidence a haussé les épaules. «C'est OK, a-t-il dit. Elle est autorisée à dire ce qu'elle pense. Je veux simplement me concentrer sur l'emploi. Je veux me concentrer sur d'autres choses.»

Hillary Clinton et son équipe n'ont pas tardé à dénoncer le refus de Trump de couper les liens avec un mouvement qualifié de raciste par plusieurs observateurs, dont Colin Powell. «Le successeur de Barack Obama ne peut et ne sera pas un homme qui a guidé le mouvement raciste des birthers. Point à la ligne», a écrit Clinton sur Twitter.

Quelques heures après l'interview de Trump au Post, le porte-parole du candidat républicain, Jason Miller, a diffusé une déclaration écrite dans laquelle il affirme que Trump reconnaît qu'Obama est né aux États-Unis. La déclaration ne contient cependant aucune citation et peut être assimilée à celle de Conway.

La déclaration de Miller contient par ailleurs une fausseté dès l'amorce. Miller accuse en effet la campagne de Clinton de 2008 d'avoir lancé le mouvement birther, une allégation déjà réfutée par les vérificateurs de faits du Washington Post et de Politifact. Le porte-parole affirme en outre que Trump a réussi à mettre fin aux questions sur la validité de l'extrait de naissance du président en forçant ce dernier à le rendre public, ce qui est faux, comme le démontre notamment la vidéo qui coiffe ce billet. Selon cet extrait d'une entrevue accordée en 2014, Trump continuait encore à émettre à l'époque des doutes sur la véracité du document (tout en promettant de publier ses déclarations de revenus s'il briguait la présidence). Doutes qu'il a continué à entretenir l'an dernier.

Cela dit, la journée est jeune. Trump pourrait sentir que le moment est venu d'annoncer lui-même à une partie importante de ses partisans qu'ils ont tort de croire qu'Obama n'est pas né à Honolulu, comme l'atteste son extrait de naissance.

Mais pourquoi aurait-il colporté une fausseté toxique pendant toutes ces années?

P.S. : Interrogé ce matin par Maria Bartiromo, Donald Trump a annoncé qu'il fera une déclaration sur cette controverse plus tard aujourd'hui. «Nous devons maintenir le suspense», a-t-il blagué, comme si la question de la légitimité du premier président afro-américain prêtait à rire.