John Kerry a prononcé un plaidoyer solennel cet après-midi au Conseil de sécurité de l'ONU, évoquant «un moment de vérité pour la Russie, l'opposition et la communauté internationale» en Syrie, où la survie d'un cessez-le-feu a été compromise au cours des derniers jours par des raids aériens meurtriers, dont celui qui a ciblé lundi un convoi humanitaire près d'Alep et tué 18 personnes, selon la Croix-Rouge. Les États-Unis ont attribué la responsabilité de ce raid à la Russie, accusation niée par ce pays qui a rejeté le blâme sur les Américains.

Le raid contre le convoi humanitaire est intervenu 48 heures après des frappes américaines qui ont tué des dizaines de soldats syriens. Affirmant avoir voulu cibler des combattants du groupe État islamique, les Américains se sont excusés pour ce qu'ils ont qualifié d'erreur.

La Syrie a cependant estimé que le cessez-le-feu négocié par les États-Unis et la Russie ne tenait plus après les frappes contre ses soldats. Mais Kerry n'a pas abandonné l'espoir de sauver ce cessez-le-feu, appelant aujourd'hui la Russie à clouer au sol l'avion syrienne pour l'empêcher de bombarder l'opposition et les civils à Alep.

Kerry a pris la parole après l'intervention de son homologue russe, Sergueï Lavrov, qui a a accusé les États-Unis et leurs alliés d'avoir cherché à contourner les termes du cessez-le-feu. Le secrétaire d'État américain a répliqué en affirmant que les paroles du diplomate russe semblaient provenir d'un «univers parallèle». Il a également fustigé le régime de Bachar al-Assad, qui «bombarde des hôpitaux et largue du gaz chloré encore et encore et encore».

Kerry n'a pas épargné l'opposition syrienne, l'appelant à couper tout lien avec le Front al-Nosra, un groupe radical affilié à Al-Qaïda.

Au moment d'écrire ces lignes, Lavrov n'avait pas encore réagi à sa proposition.