L'Ohio a longtemps été considéré un État baromètre, ayant voté pour le gagnant de la Maison-Blanche au cours des 13 dernières élections présidentielles. Mais le Buckeye State pourrait bien perdre cet statut en 2016.

Selon diverses projections, Donald Trump pourrait en effet triompher en Ohio tout en perdant l'élection. Pourquoi? Parce que l'État du Midwest n'est plus un microcosme des États-Unis, comme l'explique aujourd'hui le New York Times dans cet article. Sa population est désormais plus blanche, plus âgée et moins éduquée que l'ensemble du pays.

En 2012, Barack Obama est néanmoins parvenu à remporter la victoire en Ohio en récoltant des appuis précieux auprès des Blancs de la classe ouvrière qui lui étaient reconnaissants de ses efforts pour aider le secteur automobile et qui ne se reconnaissaient pas en Mitt Romney.

Quatre ans plus tard, ces mêmes électeurs sont séduits par le discours de Donald Trump contre les accords du libre-échange et l'immigration illégale. Certains d'entre eux vouent aussi de l'animosité à Hillary Clinton.

La candidate démocrate se défend cependant d'avoir abandonné l'espoir de gagner l'Ohio. Elle pourrait certes compenser la perte d'appuis chez les ouvriers blancs par des gains auprès de la clientèle républicaine des banlieues de Cleveland, Columbus et Cincinnati, qui se méfient de Trump. Mais elle s'est fait rare dans l'État. Lundi, elle y effectuera une première visite depuis le début du mois septembre.

Quoi qu'il en soit, les stratèges démocrates estiment qu'ils peuvent atteindre sans l'Ohio le chiffre magique de 270 grands électeurs nécessaires pour remporter l'élection présidentielle, alors que la chose est difficile, voire impossible pour Trump. On verra le 8 novembre si c'est le cas.

L'Ohio compte 18 grands électeurs.