Vous vous souvenez peut-être de James O'Keefe. Cet activiste conservateur s'est fait connaître en réalisant des vidéos compromettantes sur des groupes, médias ou politiciens progressistes ou démocrates. Ces vidéos lui ont valu un certain nombre de scalps malgré leurs montages trompeurs ou mensongers et leurs réalisations clandestines ou illégales.

À la tête de l'organisation Project Veritas, O'Keefe revient ces jours-ci à la charge avec une série de vidéos visant à démontrer des manoeuvres illicites commises par des démocrates pour assurer l'élection d'Hillary Clinton. Or, compte tenu des techniques déjà employées par O'Keefe, plusieurs médias, dont le New York Times et le Washington Post, ont choisi jusqu'ici de faire l'impasse sur ces vidéos publiées en primeur sur Breitbart News, le site fondé par Steven Bannon, PDG de la campagne présidentielle de Donald Trump.

Le silence de ces médias devrait cependant prendre fin pour deux raisons. Trump a d'abord commencé à les mentionner dans ses discours. «Hier, [une vidéo] est sortie, mais elle a été à peine couverte par les médias, mais on peut la voir partout sur internet», a déclaré le candidat républicain à la présidence lors d'un rassemblement au Colorado hier.

Trump faisait référence à une vidéo dans laquelle des personnes liées au Comité national du Parti démocrate semblent parler de méthodes pour fomenter la violence lors des rassemblements de Trump. L'une d'elle, Robert Creamer, a annoncé hier qu'il mettait fin à son rôle dans une organisation qui soutient la campagne de Clinton afin de ne pas devenir «une distraction».

Plusieurs conservateurs ont jubilé après cet autre «scalp» d'O'Keefe qui, espèrent-ils, devrait forcer enfin certains médias à parler des vidéos du Project Veritas.

Creamer a cependant nié les allégations contenues dans la vidéo d'O'Keefe. Selon lui, O'Keefe a entraîné un de ses sous-traitants dans des «conversations hypothétiques captées par des caméras cachées», conversations qui n'ont jamais abouti aux stratagèmes évoqués dans la vidéo, a-t-il assuré.

Le sous-traitant, Scott Foval, a perdu son contrat après la diffusion de la vidéo dans laquelle il dit notamment ceci : «Ce n'est pas difficile de réussir à faire sortir de leurs gonds certains de ces trous du c... Il suffit de se montrer à l'un de leurs rassemblements avec un t-shirt de Planned Parenthood ou un t-shirt disant 'Trump est un nazi'. Tu peux trouver un message qui les offensera et qui les incitera à te flanquer un coup de poing.»

Le Comité national du Parti démocrate, par la voix de sa présidente, Donna Brazile, a également nié les allégations d'O'Keefe, le qualifiant de «criminel reconnu qui est réputé pour manipuler des vidéos afin de promouvoir un agenda politique». Le Project Veritas promet d'autres vidéos d'ici la fin de la campagne présidentielle.

Le site Snopes revient sur les vidéos actuelles et passées d'O'Keefe dans cet article éclairant. Le Project Veritas promet d'autres vidéos d'ici la fin de la campagne présidentielle.

Reste à voir jusqu'à quel point les médias peuvent contribuer à répandre les informations douteuses, trompeuses ou carrément mensongères d'O'Keefe.