«Nous avons quelques surprises en réserve», a déclaré Rudolph Giuliani mardi dernier lors d'une interview à l'émission Fox & Friends. Interrogé sur la nature de ces surprises, l'ancien maire de New York et allié de Donald Trump a répondu ceci sur un ton jubilatoire :

«Eh bien, [...] nous allons faire campagne de façon à transmettre notre message différemment. Et je pense que ça sera énormément efficace. Et je pense que toutes ces révélations sur Hillary Clinton vont enfin commencer à avoir un impact.»

Trois jours plus tard, le directeur du FBI James Comey informait le Congrès par le biais d'une lettre de la découverte de nouveaux courriels potentiellement liés à l'enquête sur la messagerie privée de l'ancienne secrétaire d'État.

Giuliani, qui a servi comme procureur fédéral à New York avant d'être élu à la mairie de la ville, était-il au courant de ce qui s'en venait? Ce matin, à l'émission Fox & Friends, il a répondu à cette question par l'affirmative :

«Je n'ai rien fait pour que ça sorte, je n'ai joué aucun rôle [dans cette affaire]. Est-ce que j'en avais entendu parler? Vous pouvez être certain que j'en avais entendu parler, et je ne peux répéter le langage utilisé par certains anciens agents du FBI.»

L'aveu de Giuliani confirme deux choses : des agents du FBI enfreignent les règles de la police fédérale en coulant des infos non seulement aux journalistes mais également à des anciens collègues et à des membres de l'entourage de Trump; des agents du FBI, actuels ou anciens, ont une haine viscérale pour Clinton. À noter que Giuliani a affirmé dans plusieurs entrevues être en contact avec des agents actuels du FBI, qui seraient selon lui au bord de la révolution.

Que se passe-t-il au sein du FBI? Je posais la question hier dans ce billet. L'aveu de Giuliani renforce l'idée qu'une cabale d'agents, en poste à New York, sont animés d'un zèle suspect à l'égard de Clinton, au point de lancer une enquête sur la Fondation Clinton sur la base d'un livre écrit par un collaborateur de Breitbart News et financé par un des bailleurs de fonds de ce site anti-Clinton.

Les déclarations antérieures de l'ancien maire soulèvent en outre la possibilité d'une coordination entre des agents du FBI et la campagne de Trump.

Et les fuites liés au FBI continuent. Mercredi, le journaliste de Fox News Bret Baier a révélé que l'enquête préliminaire de la police fédérale sur la Fondation Clinton mènerait «probablement» à des inculpations. Il disait tenir cette exclusivité de «deux sources différentes avec une connaissance intime» du dossier. Une journée plus tard, et après des reportages de NBC et ABC démentant la nouvelle, il se rétractait. Giuliani comptait-il parmi ses sources?

Hier soir, une journaliste de la chaîne CBS a par ailleurs révélé que certains courriels d'Huma Abedin découverts sur l'ordinateur qu'elle partageait avec Anthony Weiner n'étaient pas des copies de courriels déjà examinés par le FBI. Elle disait tenir la nouvelle d'une source au sein de la police fédérale. Celle-ci cherchait-elle à ramener à l'avant-plan une histoire potentiellement nuisible à Clinton?