«Un des islamophobes les plus notoires de l'Amérique» : c'est ainsi que le Southern Poverty Law Center décrit Frank Gaffney, qui fait désormais partie d'un trio de faucons offrant leur conseil à Donald Trump pour former son équipe de sécurité nationale, selon cet article du New York Times.

Après avoir servi l'administration Reagan au sein du Pentagone, Gaffney a fondé à Washington le Center for Security Policy, un groupe de réflexion néoconservateurs. Au cours des dernières années, il a fait la promotion de nombreuses théories conspirationnistes impliquant des musulmans, dont Huma Abedin.

Il a notamment accusé la proche collaboratrice d'Hillary Clinton de participer à un complot des Frères musulmans visant à infiltrer les agences fédérales et les institutions civiques des États-Unis afin de les subvertir. Pour démasquer ce complot, il a suggéré au Congrès d'instituer une commission d'enquête semblable à celle qui a fait la chasse aux communistes au milieu du siècle dernier (Newt Gingrich a récemment endossé une telle idée).

Gaffney a également laissé entendre que Barack Obama était vraisemblablement un crypto-musulman en raison notamment de ses références au «Saint Coran» et de son recours à la formule «que la paix soit avec eux» pour parler de Moïse, Jésus et Mahomet. Il a également accusé l'administration Obama de «promouvoir la même idéologie totalitaire qu'Al-Qaïda».

Le groupe de réflexion de Gaffey, faut-il rappeler, a produit en 2015 un sondage non scientifique sur lequel s'est appuyé Trump en décembre dernier pour justifier son projet d'interdire l'immigration musulmane aux États-Unis.

Ce sondage laissait croire qu'un quart des musulmans américains étaient en faveur au recours de la violence contre les États-Unis et que plus de moitié d'entre eux voulaient être gouvernés par la charia.