«Chaque membre de notre groupe s'entend pour dire que le système est truqué.»

Ainsi parlait hier la sénatrice démocrate du Michigan Debbie Stabenow. Si vous entendez au cours des prochains jours d'autres élus démocrates tenir des propos qui pourraient venir de la bouche de Donald Trump, ne vous étonnez pas : il s'agit d'une stratégie concertée.

Et quelle est cette stratégie? Cette stratégie, comme on peut le lire ici, consiste pour les démocrates du Congrès à appuyer les propositions du président désigné qui coïncident avec leurs priorités mais qui risquent de diviser le Parti républicain.

Se trouvent parmi ces propositions : le plan d'investissements dans les infrastructures; la renégociation de l'ALENA; les congés de maternité obligatoires; l'élimination d'échappatoires fiscaux pour les gestionnaires de fonds d'investissement spéculatifs; les sanctions contre les sociétés américaines qui délocalisent des emplois.

Reste à voir si Trump insistera pour que ces propositions deviennent les priorités des chefs de file républicains du Congrès, qui pourraient bien en avoir d'autres. L'inaction républicaine sur ces questions pourrait susciter une certaine grogne au sein de l'électorat du président désigné.

À noter que le prochain chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, sera épaulé par une équipe qui comprend de nouveaux membres reflétant le désir du parti de se rapprocher à la fois des électeurs blancs de la classe ouvrière et des régions rurales ainsi que de ses éléments les plus progressistes.

Il s'agit des sénateurs Joe Manchin (Virginie-occidentale), Elizabeth Warren (Massachusetts) et Bernie Sanders (Vermont). Sanders, soit dit en passant, siège encore à titre d'indépendant.

P.S. : S'il faut en croire la réaction de certains commentateurs progressistes, la stratégie démocrate ne fait pas l'unanimité. Ces commentateurs estiment qu'aucune collaboration ne saurait être offerte à un président qui a exploité selon eux le racisme, le sexisme et la xénophobie pour être élu.