J'ai déjà consacré un billet à ce sujet. Mais j'ai depuis passé sous silence au moins deux situations où Donald Trump a alimenté les craintes de conflits d'intérêts entre la fonction qu'il assumera en janvier et les activités de son organisation.

L'une de ces situations a été décrite par le Washington Post dans cet article. On y apprend qu'une centaine de diplomates étrangers ont été invités par l'Organisation Trump la semaine dernière à visiter le Trump International Hotel à Washington. Plusieurs d'entre eux ont conclu qu'ils pourraient s'assurer d'entrer dans les bonnes grâces du président en encourageant les représentants de leur pays respectif à rester au Trump International Hotel lorsqu'ils sont de passage à Washington.

J'ai cependant décidé de commencer à numéroter aujourd'hui les billets consacrés à ce sujet après avoir pris connaissance de cet article publié dans le New York Times. On y fait état d'une rencontre la semaine dernière du président désigné avec trois de ses partenaires indiens qui construisent à Mumbai un complexe d'habitation portant le nom de Trump.

Robert Walker, ancien conseiller juridique du Sénat en matière d'éthique, estime qu'une telle rencontre, même informelle, est inacceptable. «Son rôle de président désigné devrait dicter qu'une autre personne s'occupe des questions d'affaires», a-t-il dit au Times.

En fait, la page éditoriale très conservatrice du Wall Street Journal estime que Trump n'a d'autre choix que de liquider ses intérêts dans son organisation, faute de quoi il s'exposera non seulement à des conflits d'intérêts multiples mais également à des poursuites incessantes et à des accusations de violer une clause de la constitution interdisant au président d'«accepter des présents (ou) émoluments (...) d'un roi, d'un prince, ou d'un État souverain».

«Et rappelons qu'Hillary Clinton a perdu en partie parce que le public ne voulait pas d'un président qui mêle la politique et le gain personnel au département d'État et à la Fondation Clinton», a écrit le Journal dans un éditorial qui ne juge pas suffisant la promesse de Trump de confier à ses enfants la gestion de son organisation.