Donald Trump annoncera au début de la semaine prochaine la nomination du général à la retraite James Mattis au poste de secrétaire à la Défense, selon cette exclusivité du Washington Post que le président désigné a confirmé ce soir lors d'un rassemblement à Cincinnati.

Ce choix nécessitera l'adoption par le Congrès d'une mesure permettant à Mattis de contourner une loi fédérale exigeant qu'un militaire ait quitté le service actif pendant au moins sept ans avant de pouvoir diriger le Pentagone. Mattis a pris sa retraite il y a quatre ans.

Le choix de Mattis remettra de plus en question le principe d'un contrôle civil des forces armées américaines. Jusqu'à aujourd'hui, le général à la retraite George Marshall avait été le seul à faire exception à ce principe depuis la création du département de la Défense, en 1947. Le 45e président pourrait ainsi avoir un général retraité comme conseiller à la sécurité nationale, en l'occurrence Michael Flynn, mais également un autre au poste clé de chef du Pentagone.

Malgré ce que peut laisser croire un de ses surnoms, «Mad Dog», James Mattis a la réputation d'être un soldat érudit. Enrôlé dans les Marines à 19 ans, il a gravi les échelons rapidement, devenant notamment commandant des forces opérationnelles en Afghanistan en 2001 et dirigeant ensuite les troupes américaines en Irak lors de la bataille de Falllujah en 2004.

Au moment de prendre sa retraite, il était à la tête du Commandement central de l'armée américaine, supervisant une zone allant de la Corne de l'Afrique à l'Afghanistan et au Pakistan.

Son franc-parler l'a parfois mis dans l'embarras. «C'est sympa de tirer sur des gens. Je vais être honnête avec vous, j'aime me battre», a-t-il dit en 2005 à San Diego lors d'un colloque. Il a également soutenu que les implantations israéliennes risquaient de transformer le pays en État d'apartheid. Aux États-Unis, il a fait partie des critiques de l'accord nucléaire avec l'Iran, bien qu'il ne milite pas en faveur de son élimination.