Je ne la porte plus, mais je possède toujours la casquette que j'avais promis en juillet 2009 de manger si Sarah Palin briguait l'investiture du Parti républicain en 2012. Je ne suis pas loin d'être prêt à promettre à nouveau de la manger si... Mitt Romney est choisi par Donald Trump pour occuper le poste le plus prestigieux de toute administration américaine, celui de secrétaire d'État.

Mon petit doigt me dit que le président désigné multiplie les rencontres avec son ancien contempteur pour mieux le laisser tomber lorsqu'il annoncera son choix. En attendant, il doit se rejouir en entendant Romney le couvrir d'éloges, comme il l'a fait au sortir du Jean-Georges, le chic new-yorkais où les deux hommes ont soupé ensemble avant-hier soir.

Après avoir exprimé son admiration pour le travail de l'équipe de transition de Trump et les personnes choisies pour divers autres postes, Romney a dit : «Cela renforce mon espoir que le président désigné Trump est vraiment l'homme qui peut nous guider vers un avenir meilleur».

Plusieurs républicains qui se méfient de Trump espèrent que celui-ci offrira à Romney le poste de secrétaire d'État, histoire d'assurer la présence d'un homme mature et modéré au sein de son administration. Mais plusieurs partisans du président désigné accueilleraient comme une trahison le choix de cet homme qui a traité Trump d'«escroc» et de «charlatan» il y a quelques mois seulement.

M'est avis que Trump se plait aujourd'hui à jouer les magnanimes mais qu'il finira par décevoir Romney en le plantant là après avoir démontré que l'ancien gouverneur du Massachusetts n'est pas vraiment un homme de principe. Après tout, celui-ci s'est attablé avec un «escroc» et un «charlatan».

Quant à ma casquette, elle veut qu'on la laisse en paix après avoir craint le pire en 2012...