Les dirigeants du Pentagone avaient commandé une étude pour améliorer l'efficacité de son énorme bureaucratie, histoire de pouvoir réinvestir les économies éventuelles dans les forces de combat.

Réalisée par un groupe consultatif fédéral et remise en 2015, l'étude a été aussitôt classée dans la filière 13, comme on dit au Québec. Pourquoi? Parce qu'elle faisait état de gaspillages administratifs susceptibles d'inciter le Congrès à réduire le budget du Pentagone, selon un article du Washington Post cosigné par le célèbre journaliste d'enquête Bob Woodward.

L'étude proposait une «voie claire» permettant de réaliser des économies de 125 milliards de dollars sur cinq ans. Ce plan n'aurait nécessité aucun licenciement de fonctionnaires civils ou réduction du personnel militaire. Il aurait pu être réalisé en réduisant les effectifs par attrition et en encourageant les retraites anticipées, tout en minimisant le recours à des contractants coûteux et en faisant un meilleur usage de l'informatique.

Le budget annuel du Pentagone s'élève à 580 milliards de dollars.

L'étude avait été commandée par l'ancien numéro deux du Pentagone, Robert Work, qui a qualifié d'«irréalistes» les économies anticipées par le groupe consultatif composé de dirigeants d'entreprises et de conseillers de la société McKinsey.

L'article du Post laisse cependant croire que la prochaine administration républicaine pourrait ressortir l'étude de la filière 13 dans l'espoir de de réaliser la promesse de Donald Trump de renforcer les forces armées en réduisant «le gaspillage gouvernemental et les astuces budgétaires».