Tout indique que Donald Trump refusera d'adopter la seule solution qui pourrait lui permettre d'échapper à tout soupçon de conflit d'intérêts après son investiture à titre de 45e président, à savoir la vente de ses actifs et le placement de ses avoirs dans un fonds fiduciaire sans droit de regard. Selon cet article du New York Times, le magnat de l'immobilier se contentera de confier la gestion de son empire à ses deux garçons aînés (sa fille aînée Ivanka devrait le suivre à Washington).

Or, si Trump n'emprunte pas la voie de la dissolution, il pourrait se trouver à enfreindre dès son entrée à la Maison-Blanche une clause de la constitution qui interdit à quiconque exerce «une fonction publique» d'accepter des cadeaux ou émoluments d'un «prince, roi ou État étranger», sans l'accord du Congrès. Entreraient notamment dans la catégorie des émoluments les investissements et les prêts consentis à l'Organisation Trump par des entités contrôlées par des gouvernements étrangers.

Le Wall Street Journal s'intéresse de son côté à un autre aspect du problème que soulève l'empire de Trump. Celui-ci est d'une opacité phénoménale. Comme l'illustre l'amorce de l'article du Journal qui coiffe ce billet, les entreprises du président désigné sont souvent cachées derrière un réseau touffu, voire inextricable, de sociétés à responsabilité limitée. Résultat : il est impossible de savoir exactement comment l'Organisation Trump pourrait profiter des réductions d'impôts que propose le président désigné.

Le problème de la transparence ne se pose pas pour la première fois dans le cas de Trump, qui a refusé de publier ses feuilles d'impôts. Dans une démocratie saine, cependant, ce problème ne devrait même pas se poser.