Le Sénat des États-Unis enquêtera sur l'ingérence présumée de la Russie dans l'élection présidentielle américaine, a annoncé le chef de la majorité à la chambre haute, Mitch McConnell.

«Les Russes ne sont pas nos amis», a déclaré le sénateur du Kentucky en expliquant aux journalistes que l'enquête sera menée par la commission du Renseignement du Sénat.

Contrairement à Donald Trump, McConnell a exprimé son appui et sa confiance à l'endroit de la communauté du renseignement, et plus particulièrement de la CIA, qui a suscité le mépris du président désigné en concluant que la Russie avait interféré dans l'élection présidentielle pour l'aider à l'emporter.

Face aux journalistes, le sénateur du Kentucky n'a pas voulu revenir sur la rencontre secrète organisée par la Maison-Blanche en septembre au cours de laquelle les renseignements américains ont fourni à 12 dirigeants républicains et démocrates du Congrès des informations sur des cyberattaques électorales attribuées à la Russie. Selon le Washington Post, McConnell et au moins un autre républicain ont refusé d'apporter leur soutien à une déclaration commune enjoignant les responsables des élections de chaque État à recourir à l'aide fédérale pour protéger leurs systèmes électoraux contre le piratage russe.

McConnell a averti la Maison-Blanche qu'il qualifierait de «partisane» toute déclaration destinée à mettre la Russie sur la sellette sur cette question. Faut croire que la victoire de Trump lui fait voir les choses autrement.

Mais la décision de McConnell de confier l'enquête sur le piratage russe présumée à la commission du Renseignement du Sénat risque de ne pas satisfaire des démocrates. Cette commission travaille souvent à huis clos.

Le chef de la minorité au Sénat, Chuck Schumer, et au moins deux sénateurs républicains, John McCain et Lindsey Graham, préféreraient la mise sur pied d'une commission spéciale et bipartite du Sénat et de la Chambre des représentants pour explorer cette question.

Quoi qu'il en soit, la décision de McConnell tranche avec la déclaration faite par John Bolton hier selon laquelle le piratage des courriels du Parti démocrate a peut-être été mené par la CIA dans le cadre d'une opération false flag.

Bolton est l'un des candidats pour occuper le poste de numéro deux au département d'État. Même Alex Jones ne doit pas en croire ses oreilles.