L'administration Obama a annoncé une série de mesures, incluant l'expulsion des États-Unis de 35 membres des services de renseignement russes, en guise de représailles contre les cyberattaques présumées de leur gouvernement pendant la campagne présidentielle américaine.

Déclarés persona non grata pour avoir agi d'une «façon non compatible avec leur statut diplomatique», les agents russes en poste à Washington et à San Francisco ont 72 heures pour quitter les États-Unis. L'administration Obama a également annoncé des sanctions contre deux services de renseignement russes et quatre responsables d'une agence militaire soupçonnée par la Maison-Blanche d'avoir ordonné des cyberattaques.

Le président américain avait déjà indiqué que son administration répliquerait au moment qu'il jugerait opportun aux opérations de piratage ayant ciblé des organisations démocrates, dont le Comité national du Parti démocrate, le président de la campagne présidentielle d'Hillary Clinton, John Podesta, et les systèmes électoraux de quelques États. Selon les services de renseignement américains, ces opérations ont été orchestrées par le gouvernement russe dans le but ultime d'aider Donald Trump à l'emporter.

Toujours selon les renseignements américains, des courriels piratés ont été par la suite relayés au site WikiLeaks, qui les a publiés à la veille de la convention démocrate de Philadelphie et durant les dernières semaines de la campagne présidentielle. Le gouvernement russe a nié les allégations américaines.

Quant à Trump, il a tenté d'évacuer l'affaire hier, enjoignant les Américains à oublier ce chapitre de leur histoire électorale et à passer à autre chose. «Je pense que les ordinateurs ont compliqué les vies, a-t-il dit aux journalistes. L'ère informatique a fait en sorte que personne ne sait vraiment ce qu'il se passe. Nous avons la rapidité, nous avons plusieurs autres choses, mais je ne pense pas que nous ayons la sécurité dont nous avons besoin.»

Cela étant, les mesures de représailles annoncées aujourd'hui et appuyées par certains ténors républicains du Congrès sont de nature à forcer Trump à changer de ton ou d'attitude face aux accusations de l'administration Obama.

P.S. : On peut lire ici l'analyse du FBI et du ministère de la Sécurité intérieure sur l'opération de piratage à laquelle les renseignements russes sont accusés d'avoir participé.