Le Sénat américain tiendra demain ses premières auditions devant mener à la confirmation ou au rejet des candidats choisis par Donald Trump pour former son cabinet. Jeff Sessions, (probable) futur ministre de la Justice, et le général à la retraite John Kelly, (probable) futur ministre de la Sécurité intérieure, seront les deux premiers candidats à répondre aux questions des sénateurs des commissions ayant droit de regard sur leur ministère.

Le sénateur de l'Alabama est de loin le plus controversé des deux, pour des raisons qui vont de ses propos troubles sur la question des droits civiques à sa défense acharnée de la peine capitale en passant par ses positions ultraconservatrices en matière de drogue.

Comme on peut le lire dans cette tribune, Sessions s'est évertué à obtenir l'exécution de personnes souffrant de troubles ou de handicaps mentaux à l'époque où il était ministre de la Justice d'Alabama, et ce, malgré le fait que ces personnes aient parfois été condamnées au terme de procès entachés d'irrégularités ou de racisme.

L'ultraconservatisme de Sessions en matière de drogue l'a par ailleurs poussé à dénoncer le programme de clémence mis en place par Barack Obama pour permettre à certaines personnes condamnées dans des affaires de drogue à obtenir une commutation de peine dans certaines circonstances. Il est en outre farouchement opposé à la légalisation de la marijuana et s'est dit consterné d'entendre le président sortant comparer la marijuana à l'alcool.

«C'est une drogue dangereuse, a-t-il dit l'an dernier. Les bonnes personnes ne fument pas de la marijuana.»

Des groupes de défense des droits civiques mènent une campagne pour bloquer la confirmation de Sessions mais celle-ci ne semble pas faire de doute pour le moment, malgré le refus du sénateur de rendre publiques certaines parties de son dossier. On parle notamment de transcriptions de discours et d'interviews, dont l'une faisait suite à la vidéo où Trump tenait des propos obscènes sur les femmes dont il disait avoir empoigné le sexe sans crier gare.

Après avoir minimisé la gravité de ces propos, le (probable) futur ministre de la Justice avait déclaré sur Fox News : «Tout le monde sait que Donald Trump aime les femmes.»