«L'aile ouest [de la Maison-Blanche] n'est pas un endroit de tout repos. Même après la solide performance de Sean Spicer lors de son point de presse d'hier, on me dit qu'un haut responsable de la Maison-Blanche évoquait son remplacement possible. Au jour 4! Avec 1 457 jours à écouler d'ici la fin du mandat actuel!»

Mike Allen, qui a fondé un nouveau site d'information - Axios - avec un ancien collègue et patron de Politico, est l'un des journalistes bien branchés qui évoquent depuis hier le tumulte au sein de la Maison-Blanche de Donald Trump, qui est notamment obsédé par la façon dont son porte-parole accomplit son travail.

Dans un article publié aujourd'hui la une du Washington Post, pas moins de trois journalistes fournissent aujourd'hui des détails croustillants sur les luttes de pouvoir au sein de cette Maison-Blanche où Spicer ne semble avoir la confiance complète de personne, sauf de son ancien patron au Comité national du Parti républicain, Reince Priebus, qui est aujourd'hui chef de cabinet de Trump.

Le chroniqueur du Washington Post Richard Cohen ajoute son grain de sel en parlant de «l'humiliation» de Spicer, que Trump a forcé samedi à mentir aux journalistes sur la taille de la foule ayant assisté à son investiture (le président a lui-même répété hier un autre mensonge devant les dirigeants du Congrès en affirmant que sa défaite dans le vote populaire tenait à quelque trois ou cinq millions de votes illégaux).

Mais revenons à Cohen et à son propos sur Spicer, qu'il compare à l'ancien ministre des Affaires étrangères de Joseph Staline. «[Molotov] avait tellement peur de Staline que lorsque le dictateur soviétique a ordonné l'exil de la femme de Molotov en Sibérie et appelé à un vote sur le sujet, Molotov s'est abstenu. Dans ses échanges avec les gouvernements étrangers, Molotov n'a jamais dévié de la ligne de Staline, même quand elle était irraisonnable. Quand il était confronté avec les faits, la logique ou la vérité, il se mettait parfois à transpirer. D'ordinaire, cependant, il ressemblait à Spicer.»

Tout ça pour dire qu'il n'y pas de poste plus ingrat à la Maison-Blanche que celui de porte-parole de Donald Trump. En tentant de défendre l'indéfendable, Spicer a sorti cette perle hier : «Parfois, nous pouvons être en désaccord sur les faits.»

On ose espérer que Spicer voulait dire que les désaccords pouvaient porter sur les opinions et non sur les faits. Sinon il méritera pleinement l'épithète «stalinienne» que Cohen lui a accolée.