Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen. Si Donald Trump donne suite à un projet évoqué par la Maison-Blanche plus tôt cette semaine, l'entrée aux États-Unis des citoyens et réfugiés de ces pays à majorité musulmane sera suspendue.

Pourquoi ces pays et pas d'autres, comme l'Arabie saoudite, l'Égypte et la Turquie? En regardant la carte qui coiffe ce billet, plusieurs observateurs ont remarqué que Trump avait des intérêts commerciaux et financiers dans les trois pays exclus. Coïncidence? Peut-être.

Mais la liste du président est surtout arbitraire voire absurde si l'on considère la citoyenneté ou les origines des auteurs d'attentats terroristes aux États-Unis, ce que fait le site Vox dans cet article.

Songez un peu : le tueur de San Bernadino est un Américain né de parents pakistanais; celui d'Orlando est un Américain né de parents afghans. Les frères Tsarnaev, auteurs de l'attentat au marathon Boston, ont émigré du Kyrgyzstan. Le djihadiste qui a tué quatre Marines au Tennessee est un citoyen américain né au Koweït de parents jordanien et palestinien.

Faisal Shazad, qui a tenté de faire exploser une bombe à Times Square, a vu le jour au Pakistan avant de devenir citoyen américain. Umar Farouk Abdulmutallab, qui a enfilé des sous-vêtements explosifs, est Nigérian. Richard Reid, qui avait placé des explosifs dans ses souliers, a vu le jour au Royaume-uni. Nidal Hasan, qui a tué 13 personnes à Fort Hood en 2009, est né en Virginie de parents palestiniens.

Et les auteurs des attentats du 11-Septembre. Quinze d'entre eux étaient originaires de l'Arabie saoudite, deux des Émirats arabes unis, un du Liban et un autre d'Égypte.

Bref, la liste des pays choisis par Trump n'a pas grand-chose à voir avec la sécurité nationale et bien davantage avec le désir d'assouvir une certaine islamophobie au sein de la Maison-Blanche et parmi une partie de l'électorat de Trump.

Bien sûr, elle a peut-être également été établie en pensant aux intérêts du président.