La première semaine de Donald Trump à la Maison-Blanche semble confirmer la grande influence du stratège Steve Bannon auprès du président et la relative insignifiance du chef de cabinet Reince Preibus, qui était censé avoir un effet calmant auprès de son patron et rassurant pour le reste du monde.

Dans une note présidentielle dont le Washington Post fait état dans cet article, Trump a même renforcé les pouvoirs de Bannon hier en lui faisant une place parmi les membres du Conseil de sécurité nationale. Dans le même document, il a écarté le directeur du Renseignement national et le président du Comité des chefs d'état-major interarmées des réunions portant sur des sujets ne les concernant directement.

Sous les deux plus récents présidents, les détenteurs de ces postes participaient à toutes les réunions du Conseil auquel font également partie les chefs du Pentagone et du département d'État, entre autres.

Fait à noter : selon CNN, Bannon et un autre conseiller de Trump, Stephen Miller, sont intervenus tard vendredi soir pour changer l'interprétation juridique que faisait le ministère de la Sécurité intérieure du décret présidentiel concernant la liste des sept pays dont les ressortissants se verraient interdire l'entrée aux États-Unis pour 90 jours.

Le ministère affirmait que le décret ne s'appliquait pas aux résidents permanents (les détenteurs de la «carte verte»). Bannon et Miller ont forcé le ministère à prendre la décision de laisser entrer cette catégorie de personne «au cas par cas». Une telle approche laisse évidemment une place énorme à l'arbitraire et à la discrimination.

Bannon, rappelons-le, n'avait aucune expérience gouvernementale avant d'entrer à la Maison-Blanche. Il a dirigé Breitbart, un site d'information populaire auprès des nationalistes blancs, avant de devenir président de la campagne présidentielle de Trump, dont il a encouragé et alimenté le discours populiste.