La première opération militaire approuvée par Donald Trump continue de créer des remous à Washington et à Sanaa, capitale du Yémen.

Ulcéré par les morts civiles lors du raid américain sur son sol le 28 janvier, le gouvernement yéménite a demandé aux États-Unis de ne plus effectuer d'opérations terrestres dans le pays sans sa pleine autorisation. Il s'agit d'un recul pour l'administration Trump, qui continue néanmoins à qualifier de «succès» l'opération qui a entraîné la mort d'un soldat américain et au moins 23 civils (14 combattants d'Al-Qaïda ont été tués).

À Washington, le porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer a affirmé hier que l'opération n'avait pas pour but de capturer ou tuer des dirigeants d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) mais de saisir des ordinateurs, téléphones portables et autres informations permettant de mieux comprendre l'organisation terroriste.

«C'était la mission et elle a été un grand succès», a dit Spicer lors de son point de presse quotidien, contredisant une information de CNN (voir la vidéo qui coiffe ce billet) selon laquelle la cible du raid était le chef d'AQPA, Kassim al Raymi, qui a nargué dimanche «le fou de la Maison-Blanche».

Quoi qu'il en soit, le sénateur d'Arizona John McCain a utilisé le mot «échec» pour décrire le raid au Yémen au sortir d'un breffage confidentiel organisé hier par le Pentagone pour des élus du Congrès. Un échec qui intervient au moment où le Pentagone espère obtenir une plus grande autonomie pour lancer des opérations comme celles au Yémen.

Selon cet article du New York Times, cette autonomie avait été refusée au Pentagone par Barack Obama, qui avait l'habitude de débattre longuement le bienfondé de la plupart des missions des forces spéciales dans la Situation Room avec tous les experts concernés par ce genre de question.

Le Times précise que Trump a donné le feu vert au raid du Yémen non pas après un débat dans la Situation Room mais au cours d'un repas avec quatre de ses conseillers en matière de sécurité nationale.