Dix-sept jours. C'est la période de temps qui s'est écoulée entre le moment où Donald Trump a appris que Michael Flynn avait menti sur la nature de ses conversations avec l'ambassadeur de Russie à Washington et le moment où il lui a demandé sa démission.

C'est du moins ce qu'a déclaré cet après-midi Sean Spicer lors de son point de presse. À noter que cette version contredit celle offerte ce matin par Kellyanne Conway, qui a affirmé que Flynn avait offert sa démission à Trump. La veille, Conway avait également dit que Flynn avait l'entière confiance de Trump, ce que Spicer a contredit peu après.

Quelqu'un peut-il expliquer pourquoi Conway s'adresse encore aux journalistes?

Mais cette question est vraiment secondaire. Car la nouvelle version de Spicer en soulève d'autres, qui sont plus importantes. Pourquoi Trump a-t-il attendu 17 jours avant de conclure que Flynn n'était plus digne de confiance? Est-ce à cause des articles publiés par le Washington Post dévoilant l'étendue des mensonges de son conseiller à la sécurité nationale?

Est-ce à dire que Flynn serait encore à son poste si le Post n'avait pas publié ses articles?

Spicer a expliqué que la décision de Trump était venue à l'issue d'un processus évolutif qui avait notamment permis au président de conclure que Flynn n'avait pas enfreint la loi lors de ses conversations avec le diplomate russe (autrement dit, le conseiller à la sécurité nationale n'avait rien à se reprocher et a menti pour rien!).

Qu'à cela ne tienne, des sénateurs républicains ont réclamé la tenue d'une enquête sur cette affaire, alors que les chefs de file républicains de la Chambre des représentants, dont Paul Ryan, ont tenté d'ignorer le scandale.

En attendant, le New York Times publie un article faisant état d'une interview menée par le FBI auprès de Flynn après son entrée en fonction comme conseiller à la sécurité nationale. Si Flynn a menti au FBI en affirmant qu'il n'avait pas parlé de sanctions avec Sergueï Kislyak, il pourrait être poursuivi pour parjure.

«Enfermez-la!» scandait-il avec les délégués de la convention républicaine de Cleveland en faisant référence à Hillary Clinton. Aujourd'hui, il fait peut-être lui-même face à une telle possibilité.