Un juge fédéral du Maryland a bloqué ce matin l'application d'un volet du nouveau décret migratoire de Donald Trump visant à interdire pour au moins 90 jours l'émission de visas aux ressortissants de six pays.

Comme l'avait fait la veille son collègue fédéral d'Hawaï, le juge Theodore Chuang a fondé sa décision en citant notamment les déclarations de Trump lors de la campagne présidentielle selon lesquelles il voulait interdire l'immigration des musulmans aux États-Unis.

«L'histoire des déclarations publiques continue à fournir une preuve convaincante que le but du deuxième décret présidentiel demeure la réalisation de l'interdiction musulmane envisagée il y a longtemps», a écrit le juge Chang dans sa décision.

En présentant ses décrets migratoires, l'administration Trump avait fait valoir qu'elle ne visait pas les ressortissants des pays ciblés en raison de leur confession musulmane. Peine perdue.

Hier soir, ne cachant pas sa frustration, le président a laissé entendre qu'il pourrait remettre sur le tapis la première version de son décret migratoire.

«Cette décision nous fait paraître faible, ce que nous ne sommes plus par ailleurs, croyez-moi», a-t-il déclaré lors d'un rassemblement au Tennessee (voir la vidéo qui coiffe ce billet).

Contrairement à son collègue du Maryland, le juge Derrick Watson d'Honolulu avait bloqué l'application à la grandeur des États-Unis des deux volets du décret migratoire, dont celui suspendant pour 120 jours le programme d'admission des réfugiés.

Le décret migratoire 2.0 devait entrer en vigueur aujourd'hui. Les six pays qu'il vise sont le Soudan, le Yémen, la Somalie, l'Iran, la Syrie et la Libye.