«Après ce témoignage, il est clair que rien n'a changé.»

Sean Spicer prend évidemment ses rêves pour la réalité. Le témoignage auquel il faisait référence est celui de James Comey devant la commission du Renseignement de la Chambre des représentants.

Lors de ce témoignage, le directeur du FBI n'a pas seulement confirmé l'existence d'une enquête visant à déterminer si des proches de Donald Trump ont collaboré aux efforts de la Russie pour influencer l'élection présidentielle américaine. Il aussi indiqué que le FBI et le ministère de la Justice n'avaient aucune preuve supportant l'accusation du président selon laquelle Barack Obama l'a mis sur écoute. Aucune.

De toute évidence, le porte-parole de la Maison-Blanche fait face à une tâche impossible, celle de défendre l'indéfendable. Son patron tient cependant mordicus à cette histoire de mise sur écoute par Obama. Il est même prêt à mêler les alliés britannique et allemand à cette histoire pour prolonger ce qui semble être une invention indigne d'un président.

Et pourquoi? En lisant cet article, vous conclurez peut-être que Trump a quelque chose à cacher, tout comme Richard Nixon avait quelque chose à cacher lorsqu'il a songé à accuser son prédécesseur (Lyndon Johnson) de l'avoir mis sur écoute dans l'espoir de détourner l'attention du public et des parlementaires de l'affaire du Watergate.

Mais ce pauvre Spicer a carrément entraîné les journalistes en Absurdistan cet après-midi en tentant de leur faire croire que Paul Manafort, directeur de campagne de Trump du 20 juin au 19 août 2016 et président de la dite campagne avant ces dates, avait joué un rôle «très limité» auprès de Trump (voir la vidéo qui coiffe ce billet).

Manafort, on le sait, est l'un des proches de Trump qui a travaillé pendant plusieurs années avec l'ancien président pro-russe d'Ukraine et fréquenté plusieurs Russes surveillés par le renseignement américain.

Il n'y a peut-être que de la fumée dans cette affaire russe. Mais Trump et tous ses alliés agissent comme s'ils avaient quelque chose à cacher. D'où ces détours de plus en plus fréquentes en Absurdistan.