Les médias américains ont multiplié au cours des derniers jours les reportages visant à démontrer que les électeurs les moins fortunés de Donald Trump seraient parmi les plus grands perdants du projet de loi de la Chambre des représentants destiné à abroger et remplacer l'Obamacare.

Ces reportages mettaient des visages sur les données présentées la semaine dernière par le Bureau du budget du Congrès : le texte qui doit être soumis à un vote jeudi soir coûterait leur couverture-santé à 14 millions d'Américains en 2018 et à 24 millions d'ici 2026. Et il ferait particulièrement mal aux Américains de la cinquantaine et de la soixantaine qui verraient leur aide financière pour souscrire à une assurance-santé diminuer et leurs primes augmenter.

Et pourtant, Trump s'est rendu au Congrès ce matin pour défendre ce projet de loi qui fait éclater en morceaux plusieurs de ses promesses électorales, dont celle de ne pas toucher au programme Medicaid pour les personnes à faible revenu. Le président est conscient qu'il ne peut pas encaisser un revers jeudi soir. Il doit gagner, peu importe ce qui se trouve dans ce projet de loi. Car une défaite mettrait en péril tous ses autres projets, y compris sa réforme du code fiscal.

D'où la menace qu'il a servie aux représentants républicains : «Je pense honnêtement que plusieurs d'entre vous allez perdre vos sièges en 2018 si vous n'accomplissez pas le boulot.»

Il faut noter que le projet de loi soumis à l'approbation de la Chambre ne semble pas avoir les appuis requis au Sénat sous sa forme actuelle. N'empêche, Trump a besoin d'une victoire pour mettre un frein au chaos qui caractérise les premières semaines de son mandat. Au moment d'écrire ces lignes, cette victoire demeurait incertaine.

Ajout: NBC News a identifié 26 représentants républicains fortement opposés au projet de loi présenté par le président de la Chambre Paul Ryan. Les républicains ne peuvent pas se permettre plus de 21 défections.