Donald Trump ne pourra éternellement imputer à Barack Obama la responsabilité des atrocités commises en Syrie, comme il l'a fait de nouveau aujourd'hui lors d'une conférence de presse dans la roseraie de la Maison-Blanche.

Il ne pourra pas non plus se contenter d'exprimer son indignation face à ces atrocités, comme il l'a fait aujourd'hui en dénonçant l'attaque à l'arme chimique du village syrien de Khan Cheikhoune, un «terrible affront contre l'humanité».

«Cela franchit plusieurs lignes pour moi», a-t-il dit (voir la vidéo qui coiffe ce billet. «Quand vous tuez des enfants innocents, des bébés innocents - bébés, petits bébés - avec une arme chimique qui est si létale... cela franchit plusieurs lignes, au-delà de la ligne rouge.»

Mais qu'entend faire le président des États-Unis pour s'assurer qu'un tel affront contre l'humanité ne se reproduise pas.

«Vous verrez», a-t-il déclaré après avoir admis que sa position sur Bachar Al-Assad avait changé. Changé comment? Il n'en a pas dit plus.

À part de vouloir éliminer le groupe État islamique, Donald Trump n'a pas de politique syrienne. Ce qui s'est passé hier le forcera à en adopter une et à la défendre devant la communauté internationale.

Ce n'est pas le rôle que Trump voulait jouer en tant que président. Mais sa position à la tête des États-Unis ne lui permet pas de se dérober à certaines responsabilités. C'est la leçon qu'il a apprise en Syrie. On verra comment elle se traduira dans les faits.

À noter que Trump n'a pas parlé de la Russie et de son rôle de protectrice d'Assad en Syrie. Dans une intervention remarquée au Conseil de sécurité des Nations unies, l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU Nikki Haley a été moins circonspecte.

«La Russie ne peut échapper à sa responsabilité pour (cette attaque). En fait, si la Russie avait assumé ses responsabilités, il ne resterait plus d'armes chimiques en Syrie à la disposition du régime. La vérité, c'est qu'Assad, la Russie et l'Iran ne sont pas intéressés à la paix en Syrie», a dit Haley après avoir montré des photos d'enfants victimes de l'attaque à l'arme chimique d'hier.