Non, non, ce n'est pas une rétrogradation. Steve Bannon avait accompli sa mission au sein du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. De toute façon, sa présence n'était plus requise dans cet important organisme depuis la démission de l'ex-conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, dont il était ni plus ni moins le «babysitter».

Sous le couvert de l'anonymat, les alliés de Bannon au sein de la Maison-Blanche ont offert ce genre d'excuses hier pour expliquer la décision de Donald Trump d'écarter son conseiller principal du Conseil de sécurité nationale, décision orchestrée par l'actuel conseiller à la sécurité nationale H.R. McMaster.

Or, au moins deux médias affirment que Bannon n'a pas accepté sa rétrogradation. L'ancien patron de Breitbart News serait même allé jusqu'à menacer de démissionner, ce qu'il nie. On peut lire ici la version du New York Times de cette histoire. Dans cet article, Politico précise de son côté que Rebekah Mercer, fille d'un des bailleurs de fonds de Breitbart News et de plusieurs causes conservatrices, a prié Bannon de ne pas démissionner.

Politico et d'autres médias font état de fortes tensions au sein de la Maison-Blanche entre Bannon et Jared Kushner, gendre et conseiller du président. Bannon reprocherait à Kushner de compromettre l'impulsion populiste qu'il veut donner à l'administration Trump, alors que Kushner en veut à Bannon d'avoir nui à son beau-père avec des décrets migratoires bâclés et une réforme de la santé toxique.

Dans cette bataille contre Bannon, Kushner compte parmi ses alliés sa femme Ivanka et le principal conseiller économique de Trump, Gary Cohn. Ceux-ci sont surnommés les «démocrates de New York» par les alliés de Bannon.

Trump n'aurait pas digéré, par ailleurs, que Bannon soit présenté dans les médias comme le grand manitou de son administration ou comme le «président Bannon».

Tout cela ne veut pas dire que Bannon ne retournera pas un jour dans les bonnes grâces de Trump.