La majorité républicaine au Sénat américain a pavé la voie à la confirmation du juge Neil Gorsuch à la Cour suprême des États-Unis en déclenchant cet après-midi «l'option nucléaire».

L'expression hyperbolique fait référence à l'élimination d'une règle du Sénat par laquelle une minorité de 40 sénateurs sur 100 pouvaient bloquer la tenue d'un vote final pour confirmer la nomination d'un juge à la Cour suprême. Avant que les républicains n'aient recours à l'option nucléaire, une quarantaine de sénateurs démocrates avaient entrepris un tel filibuster.

«Ce sera le premier et le dernier filibuster partisan d'une nomination d'un juge à la Cour suprême», a déclaré le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell.

Les démocrates ont invoqué plusieurs raisons pour bloquer la nomination de Gorsuch. Mais les raisons politiques ont probablement pesé aussi lourd, sinon plus, que les questions constitutionnelles. Les sénateurs démocrates sont notamment conscients que leur base exige qu'ils s'opposent à Donald Trump à toutes les occasions qui se présentent.

Et ils n'ont pas encore digéré le fait que les républicains ont refusé de tenir une seule audition pour le juge Merrick Garland, nommé en mars 2016 pour combler le siège laissé vacant un mois plus tôt par le décès d'Antonin Scalia.

La disparition d'une règle du Sénat remontant au 18e siècle illustre la rancoeur politique qui s'est infiltrée au sein de cette chambre réputée jadis pour son esprit bipartite.

Le vote à majorité simple pour confirmer la confirmation du juge Gorsuch aura lieu demain.