En lisant l'entrevue surréaliste que Donald Trump a accordée hier à la chaîne Fox Business Network, on a l'impression qu'il vient de découvrir l'ampleur de la catastrophe humanitaire provoquée par une guerre civile en Syrie dont il avait promis de ne pas mêler les États-Unis lors de sa campagne à la présidence.

«Premièrement, nous devrions avoir la paix en Syrie», a-t-il dit à la journaliste Maria Bartiromo. «Ça suffit. Et franchement, vous savez, nous avons parlé d'armes chimiques parce que les gens ne voient pas le niveau de brutalité. Mais quand ils larguent des bombes à baril sur la population civile, c'est la pire des choses - je n'ai jamais rien vue de tel.»

L'entrevue de Trump donne aussi l'impression que Trump découvre la vraie nature d'un dictateur dont son administration semblait pourtant être prêt à s'accommoder il y un peu plus d'une semaine. Voici maintenant ce qu'il dit de Bachar Al-Assad et de l'appui que lui donne la Russie (voir la vidéo qui coiffe ce billet) :

«Je pense que c'est très mauvais pour l'humanité. C'est très mauvais pour ce monde. (...) C'est un animal. Et je pense qu'il y aura beaucoup de pression sur la Russie pour assurer que la paix s'installe, car, franchement, si la Russie n'était pas intervenue et n'avait pas appuyé cet animal, vous n'auriez pas un problème en ce moment. Il était sur le point d'être renversé. Je pensais qu'il était fini. Il avait une autre semaine. Il était fini. Il n'avait rien, rien. Et puis la Russie est intervenue et l'a sauvé.»

Pendant son entrevue avec Bartiromo, Trump a semblé se vanter d'avoir donné le feu vert aux frappes américaines contre la Syrie en mangeant le «plus beau gâteau au chocolat au monde» en compagnie du président chinois Xi Jinping. Aux dires du président américain, ce dernier s'est dit d'accord avec l'action militaire des États-Unis lorsqu'il en a été informé entre deux bouchées.

À noter que cette entrevue contient plusieurs mensonges et invraisemblances, notamment sur l'Obamacare, l'industrie automobile et la réforme de la santé voulue par les républicains.