En l'espace d'une semaine, Donald Trump a changé radicalement d'opinion sur quatre des positions qu'il a défendues contre vents et marées pendant sa campagne présidentielle - et jusqu'à tout récemment dans certains cas.

Il a abandonné l'approche ultra réaliste qui devait permettre à Bachar Al-Assad de rester au pouvoir en Syrie et de contribuer peut-être à l'effort américain pour éliminer le groupe État islamique. Aujourd'hui, l'homme fort de Damas est un «animal» et la chute de son régime devrait peut-être être l'objectif des États-Unis.

Il est devenu beaucoup plus sceptique quant à la possibilité d'un rapprochement avec la Russie, alors qu'il exprimait un optimisme à tout crin à ce sujet lors de sa campagne présidentielle. Il rejoint ainsi l'opinion de l'élite américaine en matière de politique étrangère qu'il ridiculisait il n'y a pas longtemps.

Il n'a plus l'intention de désigner la Chine comme pays manipulateur de devise, ce qu'il avait promis de faire dès son premier jour à la Maison-Blanche. Il a aussi vanté le président chinois Xi Jinping, affirmant croire à la sincérité de son engagement à aider les États-Unis à affronter la menace nord-coréenne.

Et il ne voit plus l'OTAN comme obsolète, revirement qu'il a confirmé hier lors de la visite du secrétaire général de cette organisation à la Maison-Blanche.

Des circonstances particulières ont peut-être mené Trump à faire ces volte-face. Mais celles-ci coïncident aussi avec la perte d'influence de Steve Bannon, qui était l'un de ceux qui encourageaient le président à ignorer les positions traditionnelles des États-Unis en matière de politique étrangère.

Reste à voir si Trump abandonnera aussi des positions de politique intérieure qui ont contribué à son élection mais qui nuisent aujourd'hui à sa popularité.

P.S. : En lisant cet article, j'ai réalisé que j'avais oublié au moins deux autres volte-face. Donald Trump semble prêt à reconduire la présidente de la Fed Janet Yellen dans ses fonctions après avoir dit lors de la campagne présidentielle qu'elle devait avoir honte d'elle-même. Et il ne veut plus éliminer l'Export-Import Bank, une bête noire de Bannon.