Les mots «horriblement inepte» ne se retrouvent pas dans le livre du duo Allen-Parnes mais dans la recension qu'en a faite la critique du New York Times Michiko Kakutani. Bien sûr, il est possible d'arguer que cette campagne n'était pas si inepte puisqu'elle a permis à la candidate démocrate d'amasser trois millions de suffrages de plus que Trump.

Mais les auteurs de Shattered ne manquent pas de matériel pour brosser le portrait d'une campagne et d'une candidate qui ont échoué pour des raisons que Mike Allen du site Axios résume en fournissant des exemples de dysfonctionnement tirés du livre :

- Jon Favreau, rédacteur de discours pour Barack Obama, a été sollicité pour participer à l'écriture de l'allocution de lancement de campagne de Clinton. Il a découvert dans l'entourage de l'ancienne secrétaire d'État des gens intelligents et inexpérimentés unis par aucune cause commune à l'exception de favoriser l'élection à la Maison-Blanche d'une candidate moins qu'inspirante. Frustré par l'approche de l'équipe démocrate, il a quitté sans demander son reste.

- Huma Abedin était la personne à voir pour passer des critiques constructives à la candidate mais la confidente de Clinton finissait toujours par retourner ces critiques contre ceux qui les formulaient.

- Le directeur de campagne Robbie Mook avait des raisons de craindre d'être mis à la porte. Plusieurs proches de Clinton qui ne faisaient pas partie de l'équipe de campagne souhaitaient qu'il parte. (Mook est accusé dans le livre de s'être fié à des données dépassées et d'avoir fait la sourde oreille aux militants qui réclamaient des renforts dans les États clés qui ont fait la différence dans l'élection, dont le Wisconsin et le Michigan).

- Les principaux conseillers de Clinton étaient aussi malheureux que des bureaucrates de niveau intermédiaire travaillant dans une agence plans clairs.

- Durant les primaires, Clinton a confié à une amie : «Je ne comprends plus ce pays.»

- Extrait du livre : «La seule personne avec laquelle [Clinton] n'était pas particulièrement frustrée : elle-même.»

- Le président Obama croyait que la façon dont Clinton avait géré l'affaire de son serveur personnel était une faute professionnelle inconcevable de la part d'une personne en politique.

Ayant à peine reçu mon exemplaire de Shattered, je me plonge dans sa lecture et vous reviens sur ce sujet si nécessaire...