Même s'ils n'ont pas voté pour Donald Trump, certains Américains se rassurent en constatant que l'équipe de sécurité nationale du président républicain est composée de personnalités expérimentées et réfléchies. On parle de Rex Tillerson, secrétaire d'État, Jim Mattis, secrétaire à la Défense et H.R. McMaster, conseiller à la sécurité nationale.

Cette confiance a certes baissé d'un cran lorsque McMaster a tenu des propos trompeurs ou mensongers devant les journalistes à la suite des révélations du Washington Post selon lesquelles Donald Trump avait partagé des informations ultra sensibles concernant le groupe État islamique avec deux hauts responsables russes lors d'une rencontre dans le Bureau ovale.

Il était difficile d'échapper à l'impression que McMaster avait accepté de compromettre sa crédibilité afin de tirer Trump d'embarras. Le vétéran journaliste Tom Ricks, qui le connaît depuis l'époque où il n'était que simple major, lui a conseillé récemment de quitter son poste avant d'entacher davantage sa réputation.

Le retrait des États-Unis de l'accord de Paris a également soulevé des questions inquiétantes sur le degré d'influence exercé par McMaster et Tillerson auprès du président. Les deux hommes ont tout fait pour convaincre leur patron de rester dans l'accord de Paris. Peine perdue.

Mais Politico donne aujourd'hui un exemple encore plus frappant du peu de cas que fait Trump de l'opinion de ses poids lourds en matière de sécurité nationale. Tillerson, McMaster et Mattis s'étaient assurés que le président renouvelle le soutien des États-Unis à l'article 5 de l'OTAN lors de son récent discours à Bruxelles. McMaster avait lui-même révisé le texte «final» de l'allocution où son patron devait faire référence au principe selon lequel une attaque armée contre l'un des membres de l'OTAN doit être considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties.

Or, Trump n'a pas mentionné la fameux article 5 auquel tenaient ses plus importants conseillers et ses alliés de l'OTAN. Selon Politico, il n'est pas clair si le président a lui-même fait sauter cette partie de son texte ou si l'omission est due à Steve Bannon et Stephen Miller, deux de ses conseillers les plus nationalistes ou isolationnistes.

Quoi qu'il en soit, il est peut-être temps de ranger parmi les voeux pieux l'idée que certains des conseillers les plus raisonnables de Trump pourraient avoir un effet modérateur sur lui.