Si l'on en croit les médias et James Comey lui-même, Donald Trump est intervenu personnellement auprès de trois hauts responsables des renseignements américains pour que ceux-ci fassent en sorte que l'enquête du FBI sur l'affaire russe prenne fin. En définitive, il a agi plus souvent et plus directement que Richard Nixon l'a fait dans l'affaire du Watergate pour entraver une enquête criminelle en cours, comme l'explique le journaliste John Harwood dans cet article.

Pendant près de deux ans, Nixon a nié toute implication dans le cambriolage du siège du Parti démocrate survenu en juin 1972 dans l'immeuble du Watergate à Washington. Il a fallu une décision de la Cour suprême, le 5 août 1974, pour que la vérité soit faite sur son rôle pour camoufler cette affaire menée par ses «plombiers» et financée par son comité de réélection.

«Ils devraient appeler le FBI et dire... 'N'allez pas plus loin dans cette affaire', point final», a dit Nixon à son directeur de cabinet, selon les enregistrements de la Maison-Blanche rendus publics après la décision de la Cour suprême.

«Ils», ce sont les responsables de la CIA que Nixon demandait à Bob Haldeman de contacter. Nixon n'a donc pas contacté lui-même ni la CIA ni le FBI pour mettre fin à l'enquête, contrairement à Donald Trump, qui a fait pression auprès de James Comey, directeur du FBI, Dan Coats, directeur du Renseignement national, et Mike Rogers, directeur de l'Agence nationale de sécurité, selon le Washington Post.

Nixon a été accusé d'entrave à la justice par la commission de la Chambre des représentants chargée de rédiger les articles d'impeachment contre lui.

Trump peut se rassurer : la Chambre actuelle ne se formalisera probablement jamais de ses entraves à la loi ou à la Constitution.