Ce n'est sans doute pas la révolte à laquelle vous avez pensé en lisant le titre de ce billet. Au Kansas, État des frères Koch et du gouverneur ultraconservateur Sam Brownback, les parlementaires se sont révoltés pour augmenter et non réduire l'impôt sur le revenu de l'État. Explications.

En 2011, Brownback est entré en fonction en promettant de réaliser le rêve de tous les conservateurs purs et durs: réduire les impôts au maximum et couper les dépenses au maximum (sauf en éducation) afin de stimuler la plus grande croissance économique à l'ouest du Mississippi.

C'était une ultime occasion de mettre à l'épreuve la théorie du ruissellement, qui avait pourtant déjà été démontée à maintes reprises.

Résultat : alors que le reste du pays a connu une croissance légèrement supérieure à 2% en 2016, le Kansas s'est contenté d'un maigre 0,2% et a fait face à une diminution de ses revenus telle que le gouverneur a dû même réduire les dépenses de l'État en éducation.

Face à une situation financière critique, les élus du Kansas ont dû se résoudre plus tôt cette année à augmenter l'impôt sur le revenu de l'État, initiative que le gouverneur Brownback a bloquée grâce à son veto.

Or, pendant que l'attention des Américains étaient monopolisée par Donald Trump et James Comey la semaine dernière, les parlementaires du Kansas sont revenus à la charge et ont renversé le veto de Brownback. Plus de la moitié des républicains dans les deux chambres de l'État ont ainsi voté pour augmenter des impôts, ce qu'aucun membre de leur parti n'avait voulu faire depuis George H. W. Bush il y a 27 ans.

Cette révolte fera-t-elle des petits? La nécessité d'augmenter les impôts pour financer les travaux d'infrastructures dont les États-Unis ont un besoin urgent ne fait pas de doute. Reste à voir si les républicains du Kansas ont mis fin pour de bon au mantra de leur parti : «No new taxes.»