«Je fais l'objet d'une enquête pour avoir avoir congédié le directeur du FBI.»

Par ce début de gazouillis, Donald Trump a confirmé ce matin ce que le Washington Post avait rapporté de façon plus catégorique que le New York Times mercredi soir.

La fin du gazouillis n'est pas moins importante. Le président a indiqué de façon ambiguë que ladite enquête est menée «par l'homme qui m'a dit de congédier le directeur du FBI!»

On imagine que le chef de la Maison-Blanche a voulu parler de Rod Rosenstein, ministre de la Justice adjoint et auteur d'une note de trois pages évoquant les fautes commises par James Comey dans sa gestion de l'enquête sur les courriels d'Hillary Clinton.

Cette note datée du 9 mai a incité le ministre de la Justice Jeff Sessions à recommander le même jour au président le renvoi de Comey, recommandation qui a évidemment été acceptée illico.

En principe, Sessions pourrait donc être la personne à laquelle a fait allusion Trump dans son gazouillis.

Mais Rosenstein est celui qui a nommé le procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur Donald Trump et d'autres membres de son entourage, dont Jared Kushner et Michael Flynn, ancien conseiller à la sécurité nationale.

Je sais, il n'est pas facile de suivre la pensée de Donald Trump. On a l'impression que sa capacité de réflexion, pas très élevée au départ, diminue avec la pression qui s'accumule sur sa présidence.

Notons que tout bon avocat s'arracherait ce matin les cheveux en lisant les gazouillis de Donald Trump si celui-ci était son client. Le président a déjà avoué lors d'une interview accordée à NBC qu'il avait pris sa décision de congédier Comey avant de recevoir la note de Rosenstein.

Au cours de la même entrevue, il a avoué que l'enquête russe avait pesé dans sa décision.

Tout ça sera examiné par Mueller et ses avocats qui tentent notamment de déterminer si le président des États-Unis a commis une entrave à la justice.

P.S. : Rosenstein a admis en privé qu'il devra probablement se récuser à son tour de l'enquête russe, étant devenu un témoin dans l'enquête sur une possible entrave à la justice commise par le président.