La semaine dernière, la plupart des observateurs étaient persuadés que Mitch McConnell parviendrait à tirer un autre lapin de son chapeau. Même si son projet de loi pour remplacer l'Obamacare était calamiteux (lire le chroniqueur conservateur David Brooks à ce sujet), le chef de la majorité républicaine au Sénat parviendrait à obtenir une majorité à l'occasion d'un vote prévu à la fin de cette semaine.

Et Donald Trump pourrait pavoiser en saluant ce pas décisif vers la réalisation d'une de ses plus importantes promesses électorales, peu importe les conséquences désastreuses de l'abrogation de l'Obamacare pour des millions de ses électeurs les plus vulnérables.

Or, McConnell s'est rendu à l'évidence cet après-midi : cette majorité au Sénat n'existe pas encore et n'existera peut-être jamais pour un texte qui augmenterait le nombre d'Américains non assurés de 15 millions l'an prochain et de 22 millions en 2026, selon le Bureau du budget du Congrès. Un texte qui conserve la structure de l'Obamacare, au grand dam des plus conservateurs, tout en réduisant de façon draconienne les fonds fédéraux alloués au programme Medicaid, au grand dam des plus modérés.

D'où la décision de McConnell de reporter un vote sur le projet de loi après la pause du 4 juillet.

Il n'est cependant pas dit que ce report contribuera à aider la cause de McConnell. S'il voulait soumettre son projet de loi à un vote avant la pause du 4 juillet, c'était pour ne pas donner le temps à l'opposition de se mobiliser. Ce qu'il n'avait pas vu venir, c'était la rébellion de sénateurs de son propre parti.