Il y a 13 jours, je publiais un billet sur les efforts d'un riche banquier et donateur républicain de Chicago pour obtenir de pirates russes les quelque 30 000 courriels manquants d'Hillary Clinton alors qu'elle était secrétaire d'État. Ces efforts ont inclus la création pendant la campagne présidentielle de 2016 d'une équipe d'informaticiens dont certains membres avaient été informés par le banquier, Peter Smith, qu'il travaillait en collaboration avec Michael Flynn, alors conseiller de la campagne de Donald Trump.

Dans une entrevue au Wall Street Journal, Smith avait reconnu avoir obtenu des courriels attribués à Clinton. Il les avait cependant refilés à WikiLeaks car son équipe n'était pas parvenue à les authentifier. Le Journal a précisé dans un article sur le sujet que Smith, âgé de 81 ans, était mort dix jours après avoir accordé une entrevue à son journaliste, qui ne précisait pas la cause du décès.

Hier, cette cause a été révélée : Smith s'est suicidé la mi-mai dans un hôtel de Rochester, au Minnesota, en laissant une note précisant en lettres majuscules que sa mort n'était pas due à un «crime» (foul play). La note fait également référence à sa mauvaise santé et à une assurance-vie de 5 millions de dollars sur le point d'expirer.

Shane Harris, le journaliste qui l'a interviewé, a affirmé hier que la voix de Smith au téléphone ne lui avait pas donné l'impression qu'il parlait à un homme malade.

Voilà pour le suicide. Et la révélation? Selon NBC News, il manquait un élément important à la plus récente version de la rencontre du 9 juin 2016 avec l'avocate russe offerte par Donald Trump fils. L'avocate était accompagnée par un ancien militaire de l'ex-URSS spécialisé dans le contre-espionnage, naturalisé américain et soupçonné par certains responsables américains d'avoir conservé des liens avec les services de renseignement russes.

NBC News n'a pas voulu identifier cet homme, qui se présente aujourd'hui comme un lobbyiste, mais celui-ci aura sans doute rendez-vous prochainement avec un des enquêteurs du procureur spécial Robert Mueller.