Donald Trump se console en se disant que sa base ne l'a pas lâché, et il n'a pas peut-être pas tort. Mais il fait l'objet depuis quelques jours de critiques sévères de la part de commentateurs conservateurs influents. Je cite quelques exemples.

Peggy Noonan, ex-rédactrice des discours de Ronald Reagan et George Bush père, dans le Wall Street Journal :

«Le problème principal du président en tant que dirigeant n'est pas qu'il est impétueux, bravache ou naïf. Ce n'est pas qu'il est inexpérimenté, grossier ou isolé. C'est qu'il est faible et pleurnicheur. C'est qu'il nuit quotidiennement à sa cause en ignorant les normes et les formes traditionnelles de la masculinité américaine.

«Il n'est pas fort et maître de lui, pas calme et coriace, pas sobre et déterminé; il est geignard, mélo. Il se jette, en sanglots, sur la classe politique. Il est une reine du drame.»

Ross Douthat, chroniqueur portant un intérêt particulier aux questions sociales et religieuses, dans le New York Times :

«La campagne de Donald Trump contre son ministre de la Justice, Jeff Sessions, dans laquelle il tente de forcer Sessions à la démission en l'insultant, en l'humiliant et en le critiquant sur Twitter, est un exercice d'une stupidité délirante. C'est une tour comptant plusieurs étages d'idioties politiques, un monument sublime à une folie extravagante et scintillante qui éclipse plusieurs des efforts précédents du président.»

Rich Lowry, rédacteur en chef de l'hebdomadaire National Review :

«Trump reproche à Sessions de ne pas avoir enquêté sur Hillary Clinton, alors que le président lui-même a exhorté son camp à lâcher le scandale [des courriels]. Il a critiqué la décision de Sessions de ne pas congédier le haut responsable du FBI Andrew McCabe, même si la Maison-Blanche, a-t-on rapporté, a considéré McCabe comme remplaçant possible de James Comey comme directeur du FBI. Sessions peut se considérer chanceux que Trump n'ait pas, jusqu'à maintenant, accusé aucun membre de sa famille d'être impliqué dans l'assassinat de John F. Kennedy...

«L'épisode illustre le défi que représente Trump pour les républicains. Le problème n'est pas idéologique... Le défi en est un de caractère. Comment travailler avec un président dont la collaboration est cruciale à l'avancement du programme républicain sans endosser son mépris total pour les normes personnelles et institutionnelles?»