Quelques heures seulement après la sortie de Donald Trump sommant la Corée du Nord de mettre fin à ses menaces au risque de subir le «feu et la colère» des États-Unis, le pays de Kim Jong Un est allé d'une nouvelle... menace.

Selon l'agence KCNA, Pyongyang envisage de tirer des missiles balistiques à portée intermédiaire vers les bases américaines de l'île de Guam dans le Pacifique. Le projet sera finalisé «et mis en pratique de manière consécutive et simultanée, dès que Kim Jong Un, le commandant suprême de la force nucléaire, le décidera», a précisé l'agence.

Plusieurs experts et élus américains ont utilisé depuis le mot «contre-productives» pour qualifier les menaces formulées hier après-midi par Trump devant des journalistes à son club de golf de Bedminster, au New Jersey, il séjourne depuis vendredi dernier.

«Tout ce que cela donne c'est de nous rapprocher d'une sorte de confrontation sérieuse», a déclaré le sénateur républicain d'Arizona John McCain, qui est aussi président de la commission du Sénat sur les Forces armées. «Les grands leaders que j'ai vus ne font pas de menaces à moins d'être prêts à agir et je ne suis pas sûr que Trump est prêt à agir.»

«La dissuasion nucléaire ne fonctionne que si les menaces sont perçues comme étant crédible, les menaces en l'air nuisent à notre position en matière de sécurité nationale», a réagi sur Twitter William Perry, ancien secrétaire à la Défense sous Bill Clinton.

Certains experts ont estimé que la déclaration de Trump ne visait pas seulement la Corée du Nord mais également la Chine, à qui le président américain voudrait peut-être faire comprendre que le statu quo est inacceptable.

«Il s'agit peut-être d'un message à Xi Jinping signifiant que vous devez faire beaucoup plus que d'adopter seulement des sanctions à l'ONU», a déclaré Joseph Nye, ancien haut fonctionnaire américain, au New York Times.

Mais la Chine pourrait accueillir la même déclaration comme une autre sortie du président américain faisant beaucoup de bruit mais ne signifiant pas grand-chose, a rétorqué un expert chinois.