«Mon instinct initial était de se retirer - et, historiquement, j'aime suivre mon instinct. Mais toute ma vie durant j'ai entendu dire que les décisions étaient très différentes lorsque vous êtes dans le Bureau ovale. Autrement dit, quand vous êtes président des États-Unis.»

Par ces mots, Donald Trump a justifié hier soir sa volte-face concernant l'Afghanistan. Sa nouvelle stratégie ne semble guère différer de celle de son prédécesseur, exception faite de son flou. Le président a refusé de donner un chiffre sur le niveau des troupes qui pourraient être déployées, un échéancier ou une définition du succès recherché. Mais on comprend que les États-Unis tenteront de renverser les gains des forces insurgées en Afghanistan tout en accentuant la pression sur le Pakistan accusé d'être un repaire d'«agents du chaos».

La stratégie a été critiquée à gauche comme à droite.

«Il est inconcevable que nous déployions des troupes là-bas, que nous communiquions le nombre au gouvernement afghan, à la coalition de 39 autres nations... mais pas au peuple américain... D'une certaine façon, vous devez télégraphier à nos amis tout comme à nos adversaires notre engagement en Afghanistan à long terme», a déclaré sur MSNBC Jeremy Bash, ancien directeur de cabinet du Pentagone sous Barack Obama.

«Qui va payer pour ça? De quelle façon mesurerons-nous le succès? Nous n'avons pas gagné avec 100 000 soldats. Comment allons-nous gagner avec 4 000 supplémentaires?» a pour sa part demandé la commentatrice conservatrice Laura Ingraham.

Selon Jonathan Swan du site Axios, Breitbart attaquera la nouvelle stratégie de Trump en Afghanistan avec vigueur. Le site de Steve Bannon fera valoir qu'il s'agit d'une trahison de la base électorale de Donald Trump et représente la poursuite du troisième mandat de Barack Obama. Ce matin, Bretibart, évoque le «flip-flop» de Trump sur sa page d'accueil.

Combien de temps faudra-t-il avant que Trump ne se mette à critiquer les généraux qui l'ont poussé à s'engager en Afghanistan? Les paris sont ouverts.