L'ancien shérif Joe Arpaio devait connaître sa sentence le 5 octobre après avoir été reconnu coupable d'avoir désobéi à l'ordre d'un juge fédéral de cesser de détenir des personnes sur la base de simples soupçons concernant leur statut migratoire. Il était passible de six mois de prison.

Arpaio a échoué en novembre dernier à se faire réélire au poste qu'il occupait depuis 24 ans, une période au cours de laquelle il a commis envers la communauté hispanique du comté de Maricopa, en Arizona, des actes beaucoup plus répréhensibles que ceux pour lesquels il a été condamné.

Hier soir, sous le couvert de l'ouragan Harvey, Arpaio, a été gracié par «le président de la loi et l'ordre», Donald Trump, sans que le ministre de la Justice ait pu dire un seul mot dans cette décision.

«Le président a l'autorité d'accorder cette grâce, mais de le faire à ce moment-ci réfute son affirmation selon laquelle il respecte l'État de droit alors que M. Arpaio n'a démontré aucun remords pour ses actions», a dénoncé le sénateur d'Arizona John McCain hier soir dans un communiqué.

La morale de cette histoire? Oubliez les discours sur «la loi et l'ordre», si vous êtes un allié de Donald Trump (en plus de terroriser les Latinos de son comté, Arpaio était un birther en règle), vous pouvez compter sur le président pour éviter la prison, que vous respectiez ou non les droits constitutionnels des citoyens américains en tant que membre des forces de l'ordre.

Autre leçon : il n'y a pas grand-chose que le président ne fera pas pour conforter sa base, y compris ses partisans les moins recommandables qui ont pu être déçus hier par le renvoi ou la démission de Sebastian Gorka, conseiller présidentiel soupçonné de sympathies néo-nazies. Sa survie en dépend.

Est-ce un prélude à ce qui pourrait arriver à Michael Flynn et Paul Manafort, dont les noms, ô coïncidence, ont refait surface dans les médias hier en rapport à l'enquête russe du procureur spécial Robert Mueller? Je ne suis évidemment pas le seul à poser la question aujourd'hui.