«C'est un plan révolutionnaire et les plus grands gagnants seront les travailleurs de la classe moyenne quand les emplois commenceront à déferler dans notre pays, quand les entreprises commenceront à lutter pour la main d'oeuvre américaine, quand les salaires continueront à croître.»

Donald Trump a tenu ce discours cet après-midi à Indianapolis en faisant la promotion de ce qui pourrait être la plus importante réforme du code fiscal depuis des décennies.

Selon le plan de l'administration Trump et de ses alliés républicains du Congrès, l'impôt fédéral deviendrait moins progressif, passant de sept à trois tranches, avec un taux maximal de 35% au lieu de 39,5%. L'impôt des sociétés passerait par ailleurs de 35% à 20%. Et l'impôt sur les successions serait aboli ainsi que l'impôt minimum alternatif.

On peut lire ici le document de neuf pages présenté aujourd'hui par Trump et cie et résumant leur proposition fiscale.

Or, de l'avis des experts, ce plan est encore trop vague pour déterminer si les familles de la classe moyenne bénéficieraient davantage des réductions d'impôts massives proposées par les républicains que les familles les plus fortunées.

Qu'à cela ne tienne, les démocrates n'ont pas hésité à qualifier ce plan de «fausse promesse».

«Si ce plan s'adresse à la classe moyenne, alors la Trump Tower est une habitation de la classe moyenne», a déclaré le sénateur de l'Oregon Ron Wyden. «Il viole la promesse de Trump selon laquelle les riches ne sortiraient pas du tout gagnants de ce plan qui offre des cadeaux fiscaux aux puissants PDG... et une nouvelle façon de permettre aux membres loyaux de Mar-a-Lago de pratiquer l'évasion fiscale.»

Selon l'analyse d'un groupe de recherche indépendant, le plan républicain se traduirait par des pertes de revenus fiscales nettes de 2 200 milliards de dollars sur dix ans. Ce montant tient pour acquis que les républicains parviendront à éliminer des exemptions fiscales totalisant 3 600 milliards de dollars sur dix ans.

Bref, s'il reste des tenants de la rigueur fiscale chez les républicains, ils auront les cheveux blancs avant longtemps. Les autres se seront évidemment convertis au vaudou économique.

Mais une chose certaine : après l'échec de leurs projets de loi abrogeant l'Obamacare, cette réforme fiscale est probablement la dernière chance des républicains d'accomplir quelque chose d'important avant les élections de mi-mandat de 2018.