La nouvelle bête noire des membres de la base républicaine n'est pas née au Kenya (ou en Hawaï, selon son extrait de naissance) mais au Kentucky. Il s'agit de Mitch McConnell, qui succède ainsi à Barack Obama au premier rang des politiciens les plus détestés par les militants conservateurs du Grand Old Party.

Les électeurs républicains d'Alabama ont confirmé le nouveau rôle de McConnell mardi en rejetant le sénateur par intérim Luther Strange lors de la primaire républicaine en vue de l'élection partielle pour l'ancien siège de Jeff Sessions au Sénat des États-Unis.

McConnel avait en quelque sorte donné à Strange le baiser de la mort en lui apportant son soutien. Soutien que Donald Trump, qui appuyait également Strange, avait tenté de minimiser en racontant un beau gros mensonge. «Ils disent qu'il (Strange) est ami avec Mitch. Il ne le connaît même pas», avait déclaré le président vendredi soir dernier lors d'un rassemblement en Alabama.

Comme on peut le lire dans cet article, McConnell est devenu aux yeux de plusieurs électeurs républicains synonyme de status quo, d'incompétence et de corruption, surtout après l'échec de la réforme républicaine du système de santé. Et il ne faudrait pas se surprendre si d'autres candidats populistes et ultraconservateurs comme Roy Moore, vainqueur de la primaire d'Alabama, tentent de déloger en 2018 des sénateurs sortants ayant travaillé avec McConnell.

Jeff Flake (Arizona), Dean Heller (Nevada) et Roger Wicker (Mississippi) sont parmi les sénateurs républicains les plus susceptibles d'être emportés par la vague anti-McConnell que Trump lui-même a alimentée avec ses critiques incessantes à l'endroit du sénateur du Kentucky.

Notons une évidence : McConnell se doit maintenant de réunir la majorité requise pour assurer l'adoption au Sénat des baisses d'impôts massives promises par Trump. S'il n'y parvient pas, il devra vraisemblablement dire adieu à son poste.

Cela dit, ne comptez pas sur Obama pour s'apitoyer sur le sort de McConnell.