Comme prévu, Donald Trump a annoncé cet après-midi qu'il ne certifiera pas l'accord sur le programme nucléaire iranien, contrairement à ce qu'il avait fait à deux reprises depuis le début de sa présidence.

Malgré son réquisitoire sans appel contre la «dictature iranienne», un des principaux «soutiens au terrorisme» dans le monde, le président laissé au Congrès la responsabilité de déterminer le sort de l'accord. Les parlementaires américains auront 60 jours pour décider de réimposer, ou non, les sanctions levées depuis 2015. Le retour des sanctions inciterait probablement Téhéran à reprendre son programme nucléaire.

Le sénateur d'Arkansas Tom Cotton, un des grands faucons du groupe républicain dans la chambre haute, tentera de convaincre ses collègues d'adopter un projet de loi prévoyant notamment la suppression des échéances de l'accord en vertu duquel les restrictions sur le programme nucléaire iranien sont censées être levées progressivement à partir de 2025.

Bien qu'il jouisse de l'appui du sénateur du Tennessee Bob Corker, Cotton risque de perdre contre les partisans du statu quo, parmi lesquels se trouvent des élus et experts qui ont critiqué jadis l'entente intervenue entre l'Iran, les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne. Ceux-ci reconnaissent les avantages de l'accord, surtout dans le contexte de la menace nord-coréenne.

En fait il est intéressant de comparer la liste courte des partisans de la nouvelle stratégie iranienne des États-Unis à celle beaucoup plus longue de ceux qui l'estiment erronée ou risquée, listes que j'emprunte au journaliste James Fallows.

Les partisans :

Donald Trump

Benjamin Nétanyahou (premier ministre israélien)

L'Arabie saoudite

Les opposants :

James Mattis (secrétaire à la Défense)

Rex Tillerson (secrétaire d'État)

H.R. McMaster (conseiller pour la sécurité nationale)

JCS/CIA/DIA (chef d'état-major des armés et deux services de renseignement)

Theresa May (première ministre britannique)

Angela Merkel (chancelière allemande)

Emmanuel Macron (président français)

XI Jinping (président chinois)

Vladimir Poutine (président russe)