Une journaliste de la radio accuse le sénateur démocrate du Minnesota Al Franken de l'avoir embrassée de force et pelotée à son insu alors qu'elle participait en décembre 2006 à une tournée avec l'ancien comédien de Saturday Night Live pour divertir les soldats américains basés au Moyen-Orient.

Le baiser forcé serait survenu dans une loge où le comédien et la journaliste, Leeann Tweeden, devaient préparer la présentation d'un sketch. Franken avait inséré un baiser dans le script et tenait à le répéter avant d'entrer en scène, et ce, malgré l'inconfort exprimé par la journaliste, qui aurait fini par accepter de guerre lasse.

«Nous avons lu le script jusqu'au baiser et il s'est alors approché de moi, a mis sa main derrière ma tête, écrasé ses lèvres contre les miennes et planté agressivement sa langue dans ma bouche. Je l'ai immédiatement repoussé avec mes deux mains contre sa poitrine et lui a dit que je ne serais pas si gentille s'il recommençait», a écrit Tweeden dans un texte publié sur le site de la station radiophonique de Los Angeles qui l'emploie aujourd'hui.

Tweeden affirme que Franken l'a traitée par la suite de façon méprisante. Et il a profité d'un moment où elle dormait pour mettre ses mains à la hauteur de ses seins recouverts d'une veste pare-balles. Lorsqu'elle a vu la photo, elle dit s'être sentie humiliée.

Aujourd'hui âgé de 66 ans, Franken siège au Sénat des États-Unis depuis juin 2009. Il a réagi à la déclaration de Tweeden en ces termes : «Je ne me souviens certainement pas de la répétition du sketch de la même façon, mais je transmets mes plus sincères excuses à Leeann. Quant à la photo, elle visait clairement à être drôle mais elle ne l'était pas. Je n'aurais pas dû le faire.»

Franken a retenu l'attention au début de l'année grâce à ses questions serrées à Jeff Sessions, qui a dû amender ses réponses sur ses contacts avec l'ambassadeur de Russie à Washington pour ne pas être accusé d'avoir menti devant le Congrès. Après les allégations de Tweeden, le chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, a demandé à la commission sur l'Éthique de la chambre haute de lancer une enquête.