Les lecteurs assidus de ce blogue connaissent James O'Keefe, cet activiste conservateur qui attaque des groupes ou des médias auxquels il est opposé en diffusant des vidéos enregistrées à l'insu de ses cibles et trafiquées pour les faire mal paraître. Ses méthodes parfois illégales lui valent aujourd'hui d'être reconnu non seulement comme un menteur mais également comme un criminel.

Qu'à cela ne tienne: il y a toujours de riches donateurs pour financer ses activités. Et O'Keefe, à la tête d'une organisation appelée Project Veritas, a dépêché la semaine dernière une de ses collaboratrices pour tenter de piéger le Washington Post, qui a été le premier média à publier des révélations sur le candidat républicain à l'élection sénatoriale d'Alabama, Roy Moore, et ses préférences pour les adolescentes alors qu'il était dans la trentaine.

La «comédienne» de Project Veritas s'est présentée à deux journalistes du Post en leur racontant qu'elle était tombée enceinte à 15 ans au cours d'une relation amoureuse avec Roy Moore, et que celui-ci l'avait accompagnée au Mississippi pour qu'elle puisse se faire avorter en secret. Elle a tenté en vain de leur faire dire que la publication d'une telle histoire coulerait Moore.

La vidéo qui coiffe ce billet et cet article du Post démontrent comment sa rencontre avec l'une des journalistes a déraillé après que celle-ci a commencé à lui poser des questions sur les failles de son histoire. À la fin, la «comédienne», réalisant que la journaliste ne prêtait pas foi à son histoire, a décampé du restaurant où elles se trouvaient.

Pensez-y un peu: O'Keefe a orchestré ce lamentable scénario pour discréditer un média honnête et protéger un politicien qui fait face à des accusations crédibles d'agressions sexuelles et d'attouchements sexuels sur des mineures. Par le fait même, il tentait également de jeter le discrédit sur les témoignages des accusatrices de Moore.