Donald Trump savait que Michael Flynn avait menti au FBI. C'est du moins ce qu'il vient d'écrire sur Twitter. Cet aveu contredit la raison officielle fournie par la Maison-Blanche concernant la démission de Flynn : le conseiller pour la sécurité nationale a dû quitter son poste parce qu'il avait menti à Mike Pence au sujet de la nature de ses conversations avec l'ambassadeur de Russie à Washington.

Or, le président affirme dans son nouveau gazouillis avoir dû congédier Flynn parce qu'il avait également menti au FBI. Or, le lendemain de l'annonce du départ de son ex-conseiller, il a demandé au directeur du FBI James Comey de mettre un terme à son enquête sur ce dernier.

Est-ce à dire que le président vient d'admettre sur Twitter qu'il a commis une entrave à la justice? Il peut toujours nier qu'il n'a jamais demandé à Comey de mettre fin à son enquête sur Flynn. Mais ses avocats doivent aujourd'hui s'arracher les cheveux et souhaiter qu'il n'utilise plus Twitter pour évoquer ce dossier.

En attendant la suite de cette histoire, l'enquête du procureur spécial Robert Mueller connaît aujourd'hui un nouveau rebondissement. Mueller, apprend-on, a écarté l'été dernier un haut responsable du FBI assigné à son équipe. Selon cet article du Washington Post, Peter Strzok avait noué une relation extraconjugale avec une avocate du FBI et échangé des textos de nature politique avec elle pendant la campagne présidentielle. Ces textos auraient été critiques à l'égard de Trump et plus positifs à l'égard d'Hillary Clinton.

Les défenseurs de Strzok et de Lisa Page estiment que cette histoire est nettement exagérée. Des responsables au sein de l'appareil judiciaire craignent de leur côté que le président et ses alliés se servent de cette histoire pour miner la crédibilité de Mueller.

Une chose est certaine : Mueller n'a pas hésité en juillet à écarter Strzok lorsqu'il a eu vent de cette affaire.