Al Franken quittera le Sénat «dans les prochaines semaines», mais il n'admet pas ses fautes. Se disant surpris et troublé d'avoir été visé par des accusations d'attouchements déplacés, le sénateur démocrate du Sénat a affirmé que certaines de ces allégations n'étaient «simplement pas vraies» et que d'autres ne correspondaient pas du tout à ses souvenirs.

«Mais cette décision ne me concerne pas seulement. Elle concerne les gens du Minnesota. Il est devenu clair que je ne peux à la fois me soumettre à la procédure de la commission d'Éthique et demeurer un sénateur efficace pour eux», a déclaré le sénateur de 66 ans, qui a été accusé par un total de sept femmes, dont deux hier, d'attouchements déplacés.

Après les allégations de la sixième femme, une vingtaine de collègues démocrates de Franken au Sénat, inspirés par la sénatrice de New York Kirsten Gillibrand, ont réclamé sa démission.

Insérant une note sarcastique dans une intervention marquée au coin de l'émotion, Franken n'a pas manqué d'évoquer les noms de deux politiciens républicains accusés de fautes encore plus sérieuses que les siennes.

«Je suis conscient, plus que quiconque, qu'il y a une certaine ironie dans le fait que je quitte quand un homme s'étant vanté dans une vidéo de son histoire d'agressions sexuelles est assis dans le Bureau ovale et un homme ayant pourchassé à maintes reprises des jeunes filles fait campagne pour le Sénat avec tout le soutien de son parti», a dit l'ancien humoriste.

Franken est le deuxième élu démocrate du Congrès accusé d'inconduites sexuelles à avoir annoncé sa démission cette semaine. Le représentant du Michigan John Conyers l'a devancé mardi.

Les départs de Franken et Conyers risquent de donner l'impression que le Parti démocrate prend au sérieux la question des inconduites sexuelles, alors que le Parti républicain ferme les yeux sur les accusations visant ses élus. «Les démocrates sont en train de créer un cauchemar Frankenmore pour Trump», a écrit la page éditoriale du Wall Street Journal hier matin. «Les démocrates éliminent leurs taches, alors que les républicains endossent les leurs. Vous devez croire en la magie pour imaginer que cela finira bien pour les républicains.»

Le Journal suggère à Donald Trump de retirer son appui à Moore. Un conseil de pro : ne pariez pas votre maison là-dessus.