À l'approche du premier anniversaire de Donald Trump à la présidence, assiste-t-on à la formation d'une vague démocrate qui pourrait changer la donne au Congrès à l'occasion des élections de mi-mandat de novembre 2018? Selon cet article du site FiveThirtyEight, la victoire de Doug Jones en Alabama n'est que le dernier indice d'un tel phénomène.

FiveThirtyEight a analysé les résultats des élections spéciales tenues au cours de l'année pour des sièges dans des législatures d'État ou au Congrès - il y en a eu plus de 70. Dans 74% des cas, les démocrates ont fait mieux que ce à quoi la composition partisane de l'électorat appelé aux urnes l'aurait laissé présager. Ce fut évidemment le cas mardi en Alabama mais également le mois dernier pour un siège au Sénat d'Oklahoma, où une lesbienne de 26 ans a triomphé dans une circonscription conservatrice par 31 voix.

Dans d'autres cas, les démocrates n'ont pas gagné, mais ils sont venus près de créer la surprise, comme ce fut le cas en juin dans une circonscription de Caroline-du-Sud pour un siège à la Chambre des représentants des États-Unis. Parfois, ils ont gagné avec des écarts encore plus prononcés que prévu.

En moyenne, les démocrates dépassent de 12,6% les résultats auxquels ils devraient s'attendre lors de ces élections spéciales, selon l'analyse du site fondé par Nate Silver. Je cite la conclusion de son collègue Harry Enten, qui rejoint cette analyse du New York Times:

«Nous sommes encore à environ une année des élections de mi-mandat de 2018. Il y a amplement de temps pour que les choses changent. Trump deviendra peut-être plus populaire, par exemple. Mais, historiquement, l'environnement ne change pas beaucoup entre ce moment-ci du cycle électoral et les élections de mi-mandat. Donc, si vous êtes un démocrate, le résultat de mardi en Alabama n'est que le plus récent signe que les choses se présentent bien pour 2018.»

Les démocrates ont besoin d'un gain net de 24 sièges pour reconquérir la majorité à la Chambre des représentants. S'il y a une vague bleue en novembre 2018, c'est possible. Au Sénat, ils ne sont plus qu'à deux sièges d'une majorité à la suite de la victoire de Jones. Mais ils défendent plusieurs sièges dans des États qui ont voté pour Trump en 2016, dont le Montana, l'Indiana et le Missouri.